L’argent, un vrai faux obstacle à la validation d’un projet de création d’entreprise
- Jennyfer MONTANTIN

- 20 nov.
- 4 min de lecture

On entend souvent : « Je me lancerais bien, mais je n’ai pas les moyens. » C’est l’une des phrases les plus fréquentes, et les plus trompeuses, quand on parle d’entrepreneuriat.
Car le problème n’est pas tant l’argent. C’est la clarté sur la manière de l’utiliser… et sur les risques qu’on est prêt à prendre sans se mettre en échec.
Créer son activité, ce n’est pas une affaire de courage, mais de lucidité.Valider son projet avant de créer son entreprise, c’est apprendre à gérer trois équilibres :
👉 entre dépenses et priorités,
👉 entre ambition et réalisme,
👉 entre risque utile et risque insensé.
Et c’est exactement ce que permet un accompagnement structuré (collectif ou individuel) pour sécuriser ses choix avant de se lancer.

1️⃣ Commencer avec presque rien : 20 € pour exister
Avec 20 €, on ne bâtit pas une société, mais on peut déjà poser une première pierre solide : une signature mail professionnelle. À ce stade, chaque message envoyé est une vitrine.
C’est le moment de clarifier :
ce que vous faites,
à qui vous vous adressez,
et pourquoi votre idée mérite d’être entendue.
Tout le reste : LinkedIn, Canva, Google Forms, Calendly, Malt, Instagram est déjà gratuit. L’investissement n’est pas financier ; il est mental : se positionner.
2️⃣ 50 € pour aller au contact du réel
Avec 50 €, on peut déjà confronter son idée au terrain.Un petit-déjeuner pro, un salon local, un café avec quelqu’un du métier :autant de moments pour tester son discours, écouter les retours et ajuster.
Ces 50 € ne créent pas encore une entreprise,mais ils peuvent déclencher la première conversation utile; celle qui fait passer du rêve à la réalité.
3️⃣ 150 € pour devenir crédible
Ce montant suffit à créer de la reconnaissance :
un stand d’un jour sur un salon,
une première mission test contre un témoignage,
ou un déplacement pour rencontrer un prospect clé.
À ce stade, on ne cherche pas à paraître, mais à exister aux yeux du marché. Ces 150 € ne financent pas de la communication : ils construisent de la légitimité.
4️⃣ 500 € pour acheter du temps (et du mouvement)
500 €, c’est le budget du passage à l’action :
déléguer une tâche chronophage,
financer un prototype ou un test client,
ou se déplacer pour une rencontre stratégique.
Les porteurs de projet qui avancent ne sont pas ceux qui travaillent le plus,mais ceux qui savent où chaque euro crée de la traction.Ce que vous achetez ici, c’est du mouvement, pas des gadgets.
5️⃣ 1000 € pour poser les fondations
À ce stade, on ne teste plus dans le vide.Avec 1000 €, vous pouvez :
créer une page d’offre claire ou un mini-site,
animer un atelier pilote pour valider votre proposition,
faire relire vos supports (devis, pitch, contrat) pour crédibiliser votre démarche,
ou investir dans un outil simple de suivi (CRM, agenda, automatisation).
C’est le moment où l’argent sert à rendre le projet durable, pas à le décorer.
6️⃣ Le CPF : un levier souvent sous-estimé
Selon MaFormation.fr (janvier 2023), le solde moyen disponible sur le Compte Personnel de Formation (CPF) s’élève à 1 800 €.C’est une somme déjà acquise, mobilisable immédiatement, sans puiser dans vos économies.
Elle peut financer un bilan de compétences, une formation à la création d’entreprise ou un accompagnement à la validation de projet. Et même si le dispositif évolue, il reste un levier concret pour investir dans soi avant d’investir dans sa structure.
7️⃣ Revendre pour se financer sans puiser dans ses économies
Autre ressource à ne pas négliger : la revente d’objets inutilisés. Selon BFM TV (janvier 2022), les Français gagnent en moyenne 67 € par mois grâce à la seconde main, soit environ 800 € par an.
Ajoutés aux 1 800 € du CPF, cela représente 2 600 € disponibles pour valider votre projet d’entreprise, sans toucher à votre épargne.
👉 2 600 € que vous avez probablement déjà, et que vous ne savez peut être même pas.
De quoi financer un prototype, un accompagnement ou vos premières actions concrètes, sans fragiliser votre sécurité financière.
8️⃣ Clarifier les risques avant d’investir : la clé d’un projet durable
Valider un projet, ce n’est pas éviter tout risque : c’est savoir lesquels vous pouvez assumer sans basculer. Risque financier, émotionnel, temporel : ils ne se valent pas, et tous ne sont pas utiles.
Un bon accompagnement aide à tracer cette ligne :
jusqu’où investir sans se mettre en danger,
quand tester avant de dépenser,
et comment ajuster ses ambitions à ses ressources.
C’est ce que je construis au sein de Blossom Talents, à travers deux formats :
le bilan de compétences individuel, pour affiner son projet et sa tolérance au risque,
le bilan collectif “Création d’activité”, pour confronter, tester et consolider son projet dans un cadre lucide et stimulant.
Ces formats, encore finançables par le CPF pour le moment , permettent d’avancer sans naïveté ni excès de prudence; juste avec la bonne mesure.
9️⃣ Conclusion : Être un bon radin, et un très bon investisseur
Il existe aujourd’hui une tendance lourde : celle qui pousse à investir massivement avant même d’avoir validé son idée. Si l’on écoutait tous ceux qui ont quelque chose à vendre : sites, coachings, tunnels, branding ... il faudrait près de 30 000 € pour « bien démarrer ».
"C’est absurde, et profondément décourageant."
Le vrai discernement consiste à comprendre que la plupart des outils pour tester et se rendre visible sont gratuits. LinkedIn, Canva, Google Forms, Calendly, Notion, Instagram : autant de leviers puissants à coût nul. Ce qui compte, ce n’est pas ce que vous dépensez, mais ce que vous apprenez à faire avec ce qui est déjà à votre portée.
Être un bon radin, c’est valoriser ce gratuit, éviter les dépenses de façade et faire durer sa trésorerie. Être un bon investisseur, c’est placer son argent dans ce qui accélère l’apprentissage, la crédibilité et la preuve.
Le vrai luxe, ce n’est pas d’avoir du capital. C’est d’avoir la lucidité de ne pas confondre dépense et développement, surtout quand l’environnement numérique brouille les repères et multiplie les avis contradictoires.
Alors, oui : les discours qui incitent à tout miser d’un coup sont "entendables". Mais le mien est plus exigeant : testez avant de payer, validez avant d’investir, et investissez seulement dans ce qui rend votre projet durable.
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